Mardi 11 novembre,
JOUR 4 : Gokyo 4750m – Renjo Pass 5340m – Lengdeng 4470m
Date Heure de départ |
Total Temps |
Total Asc. m |
Moyenne Asc. m/h |
Total Desc. m |
Moyenne
Desc. m/h
|
Altitude maxi |
Altitude mini |
Arrivée à |
11/11 à 6H50 |
3h11 |
634 |
260 |
19 |
120 |
5340 |
4738 |
Renjo Pass |
11/11 à 10h44 |
3h10 |
30 |
100 |
999 |
500 |
5374 |
4399 |
Lengdeng |
11/11 Total |
6h21 |
664 |
|
1018 |
|
|
|
Cumul 1682m |
Au petit matin, peu de trekkers partent vers
le Renjo Pass. C’est tant mieux ! Chacun apprécie cette solitude, avance à son rythme, laissant l’itinéraire se dévoiler entre pierrier, glace, dalles et marches taillées. Derrière nous le
spectacle est époustouflant : l’Everest… juste en deçà : la moraine du Ngozumpa glacier, telle une gigantesque autoroute en
construction… les lodges de Gokyo se devinent dans la brume, les sommets se reflètent dans le lac …
Au col : cri de l’Everest Yahouuuuu !
Nous sommes les seuls, une halte silencieuse et contemplative s’impose : c’est la dernière fois que nous voyons l’Everest d’aussi près. Mais deux jeunes français, chacun voyageur solitaire, arrivent au col, l’un après l’autre. Avides de parole, ils nous saoulent avec leurs aventures… Certains s’isolent plus haut.
La descente est raide : un interminable escalier à marches régulières, emprunté par les yaks. L’étape est rude pour ceux qui viennent de Thamé ! Un trekker autonome, épuisé et chargé, s’informe de la distance à parcourir jusqu’au col. Difficile de lui avouer tout ce qu’il lui reste encore d’ascension… Plus bas, nous traversons un "base camp": une vraie poubelle ! Pause écologique. On se met à rassembler les déchets. Les porteurs et les sherpas nous aident. Jean-Paul trouve même un fond de bouteille de whisky pour mettre le feu.
A Lengdeng : lodge sommaire, apéro au Pastis ! Kadjig n’a pas oublié la commande : un
dessert car c’est l’anniversaire de Jean-François ! Il a même droit à des cadeaux : 1 twix, 1 carambar et un tee-shirt du Gokyo Ri.
Mercredi 12 novembre
JOUR 5 : Lengdeng 4470m – Thamé - Thengpo 4350m
Date Heure de départ |
Total Temps |
Total Asc. m |
Moyenne Asc. m/h |
Total Desc. m |
Moyenne
Desc. m/h
|
Altitude maxi |
Altitude mini |
Arrivée à |
12/11 à 8h05 |
6h03 |
134 |
140 |
722 |
280 |
4389 |
3800 |
Thamé |
12/11 à 14h09 |
2h02 |
498 |
320 |
0 |
0 |
4350 |
3800 |
Thengpo |
12/11 Total |
8h05 |
632 |
|
|
|
|
|
Cumul 1354m |
Le programme prévoyait une "étapette" de descente jusqu’à Thamé. En fait, ce sera une vraie étape jusqu’à Thengpo.
A Thamé, nous retrouvons Cook. Il nous a quittés à Gokyo, il est redescendu à Namché Bazar pour préparer l’expédition. Surprise !!! Il nous apporte une missive du groupe. Le Népal est incroyable… A la seconde lecture, nous découvrons qu’il manque deux signatures. Que leur est-il arrivé ???
Dawa, notre guide, nous propose de partir en début d’après-midi pour Thengpo. Nouveau départ précipité. Il faut préparer rapidement un sac pour trois, vérifier le matériel de montagne. À qui sont ces crampons ? Qui a oublié sa poignée Jumar ? Les cordes fixes, les pieux sont-ils prévus ? Les tentes ? Et le piolets ? Ils n’y sont pas ! Introuvables ! Ils sont sur les yaks ! Non, ils seraient dans un autre village ! Lequel ??? Organisation népalaise…
Sylvie recharge le groupe en pharmacie, ça peut être utile… Nouvelle séparation
Aucun trekker dans cette vallée encaissée. La sente de plus en plus étroite est envahie par les bruyères… rien à voir avec les larges sentiers de la vallée de
Gokyo ou de Lobuche. Les sommets enneigés dominent. La brume gagne la vallée. Nous avons perdu de vue guides et porteurs, deux femmes nous
interpellent et nous guident: nous ne sommes plus sur le bon sentier. Dhanyabat ! Nous traversons plusieurs kharkas. Depuis deux heures, nous avançons seuls dans la brume. Toujours pas de
porteurs ! Au-dessus de nous, un couple providentiel avance, leur dhoko chargé de branchages. Je leur cours après pour demander notre
chemin : "Thengpo ten minuts". Ouf! Nous cheminons côte à côte, brefs échanges, larges sourires. Ils nous indiquent le karkha. Les yaks sont déjà là. Nos chemins se séparent, eux continuent
encore plus haut, vers un no man’s land…
A l’arrivée, comme un présent, la brume se disperse, le Pachermo est ENFIN en vue. Depuis le Renjo Pass, nous le cherchons de vue. Séquence émotion !
Pas de campement pour cette nuit, il reste des places dans un dortoir du lodge. Pour les nuits prochaines, je négocie une place dans une tente des garçons, hors de question que
je dorme seule dans une tente à plus de 5000m d’altitude ! Non, je n’ai pas peur du yéti ! Mais du mal des montagnes. Le jeune aspirant-guide français, présent dans le lodge, le
confirme, mieux vaut ne pas dormir seul à cette altitude. Il arrive du Rolwaling, il a marché plus de 12 heures de marche (et à quelle
vitesse ?)… Vu son état de fatigue, on imagine la journée, on est admiratifs. Il nous informe sur les conditions au col et nous conseille sur les camps de base : pas question de monter
directement jusqu’à 5600, comme nous le propose Dawa, nous installerons deux camps.
JOUR 6 Thengpo 4350m– camp de base 4850m
Date Heure de départ |
Total Temps |
Total Asc. m |
Moyenne Asc. m/h |
Total Desc. m |
Moyenne
Desc. m/h
|
Altitude maxi |
Altitude mini |
Arrivée à |
13/11 à 8h39 |
2h50 |
568 |
280 |
25 |
200 |
4850 |
4280 |
Camp de base |
L’équipe s’affaire à répartir les charges entre les
porteurs et les yaks : matériel cuisine, carburant, matelas, tentes, nourriture, équipement montagne, tiens les piolets sont là ! Toute cette logistique déployée pour cinq français et un
sommet ! Mais rien à voir avec l’expédition de Sir Hillary en 1953 : 350 porteurs !!!
8h30, c’est le départ vers une grande aventure, finies les lodges. L’atmosphère est sereine. La caravane s’ébranle dans les dernières landes, sous le soleil. Les cloches des yaks et les sifflements de leur guide animent la déserte vallée. Ensuite, c’est le gris, le blanc, l’aire du minéral. Nous montons à travers éboulis, chaos de pierres, dalles. Le camp de base est installé dans une cuvette, à moins de 4900m d’altitude, avec une efficacité et une rapidité remarquable.
Pour l’après-midi : repos au soleil. Mais dès qu’il disparaît derrière les sommets, il ne nous reste plus qu’à nous glisser dans les duvets.
A la nuit tombée, une jeune française, accompagnée d’un porteur et d’un sherpa, arrive de high camp, impossible de supporter l’altitude… Et nous demain comment
serons-nous ?