CHAMONIXZERMATT
RECIT ILLUSTRE DE CETTE RANDONNEE GLACIAIRE
ETE 2010
28 juillet 2010.
Prologue.
Aprés une longue route à travers la France, nous nous retrouvons tous les 12, comme prévu, au gite d'étape des Contamines. Les prévisions météo ne sont pas formidables mais ne devraient pas nous empecher de partir. Avec une petite pensée pour Jean Luc et Sylvie qui n'ont pu être des notres, nous attaquons aussitot l'apéritif apporté par Jean Pierre, il est des fondamentaux qu'il ne faut surtout pas oublier.
29 juillet 2010.
Montée arrosée au refuge Albert 1er (France).
A Chamonix, la couleur du ciel ne nous porte pas vers l'enthousiasme délirant. Les nuages sont de plus en plus gris et bas, nous changeaons nos euros en francs suisses et partons quand même. Au hameau du Tour, c'est une belle averse, froide et drue qui stoppe notre élan. Nous mangeons notre petit repas dans le local du télépherique. Il fait déjà froid. La pluie ne cesse pas.
Le repas avalé, nous prenons la benne. -"Dépêchez vous, le télépherique va s'arrêter à cause des orages!!" nous glisse à l'oreille l'employée, avant de nous donner l'habituel coup de fusil.
C'est encourageant et rassurant, tout à la fois. Nous sautons dans les télésigespour le dernier tronçon. Il pleut de plus en plus. Bien évidemment, l'engin s'arreteen plein milieu du trajet. Pendant de longues minutes, nous restons suspendus, immobiles, transis, de plus en plus mouillés. Le moral tombe dans les chaussettes, déjà humides. Allons nous passer la nuit dans cette position? Non! L'engin repart. Voilà la terre ferme.
Tout le monde est déjà là. Parfait.
Juste au dessus de nous, dans les nuages, le sentier file à travers les rhododendrons, vers le haut de la montagne. Sans attendre plus longtemps, nous entamons cette premiere montée. Il pleut toujours mais pas de coup de tonnerre à l'horizon.
Un panneau indique; "Refuge Albert 1er1h45". Sans forcer, nous mettrons demi heure de moins. Les conditions ne sont pas extrêmes mais n'incitent pas à la flanerie, d'autant plus que des bandes de brouillard nous envelloppent de temps en temps. Pendant toute la premiere partie de la montée, plutot en traversée, il pleut, le sol est glissant, les pentes restent vertigineuses et le sentier désert. Nous marchons assez vite. Pendant la seconde partie, plus raide, il ne pleut plus et nous croisons quelques montagnards qui descendent vers le confort. Personne ne les suit. Le refuge apparait. Toujours pas d'éclair. Nous gravissons les dernierespentes de rocher. Pierre et Véro arrivent les premiers. Les derniers de notre équipe ne sont pas loins.
Refuge Albert 1er. Nous sommes trempés mais déjà heureux d'être là.
30 juillet 2010.
Du refuge Albert 1er au gite de Champex.
A 5h, c'est l'heure de se lever. Dehors, il fait encore plus mauvais qu'hier. Les abords du refuge sont enneigés et gelés. Petit déjeuner pris, nous partons un peu inquiets dans ce brouillard. Comme toujours, les premiers mètres sont pénibles avec ces roches glissantes et ces capuches trop serrées. On n'y voit goutte. Je décide alors tout de même d'aller jusqu'au glacier. Ensuite on verra.
Après une bonne demi heure de combat, nous mettons les pieds sur le glacier. Rémi m'appelle "-Papa, Guillemette a fait demi tour!" Bigre. "C'est peut être elle qui a raison..."
Le brouillard se lève peu à peu et devoile la trace que nous allons suivre. Donc, on y va. Nous formons les cordées. nous prendrons contact avec Guigui plus tard. Cordée A; Maurice Stephane et Jean. Cordée B: Joël, Jean Pierre et Gérard. Cordée C: Aimé, Pierre et Rémi. Cordée D; Serge et Véro.
Le glacier est de de toute façon plus enneigé que lors de nos précedentes visites. Il n'y a que peu de glace vive apparente.
Encordés, cramponnés, pioletés nous rejoignons la trace qui remonté la partie gauche de ce grand glacier. Même si nous l'avons dejàparcouru plusieurs fois, c'est un spectacle toujours magnifique qui nous accompagne pendant ces deux premières heures. J'essaie d'imprimer un rythme de marche treslent afin de ne décourager personne. Nous franchissons les quelques bosses habituelles, apercevons quelques rares crevasses et sans faire le moindre arrêt ni technique ni physique, rattrapons les cordées parties avant nous. Tout va bien. Comme nous avons bien dépassé l'Aiguilledu Tour bien reconnaissable avec sa Table, il va falloir se mettre aux choses sérieuses et piquer sur notre gauche vers le Col Supérieur du Tour.
Nous faisons alors une petite halte "barres et patede Coing", histoire de bien apprécier la majestueuse vue sur l'Aiguille du Chardonnet, avant de lui tourner le dos.
Nous montons donc au Col Supérieur du Tour par une pente raide et en bonnes conditions de neige. Les virages se suivent. L'effort est intense mais personne ne cale. Même les rochers terminaux d'habitude si pénibles nous laissent passer sans mots dire.
Nous atteignons le grand glacier de Trient. Le soleil est là, c'est magnifique. Nos trois cordées arrivent à quelques mètres d'intervalle les unes des autres, ce qui est très encourageant pour la suite.
Une brève halte sur cet endroit superbe et nous nous lançons rapidement dans la grande traversée de ce glacier. La trace est bien faite, la visibilité est bonne. Je préfère ne pas trainer, l'etape n'est pas encore terminée.
Nous admirons les Aiguilles Dorées, apercevons le refuge du Trient et filons alors vers celui d'Orny. Nous descendons pour cela la langue glaciaire qui plonge vers la vallée délaissant le sentier qui remonte dans les pentes rocheuses de la rive gauche.
Après quelques acrobaties entre glace et rocher "- Allons-y, on verra bien... " nous foulons enfin le sentier qui net et balisé doit nous mèner alors jusqu'au fond de la vallée de Trient soit par une traversée suivie d'un télésiège soit par une descente directe et interminable. A l'unanimité moins une voix nous prenons la première solution.
Voilà enfin le moment de prendre le repas de midi alors que le petit dejeunerde ce matin est depuis longtemps digéré. Il ne nous reste alors qu'à suivre ce magnifique parcours en traversée, coupant des pentes hautes et très raides pour arriver au télésiege de la Roya.
La descente mécanique et aérienne nous mène à Champex. Tout va bien sauf que nous n'y trouvons pas la moindre trace de Guigui! Argl! Une petite inquiétude commence à poindre... Une dizaine de minutes de marche plus tard et nous arrivons tous en bon état, au gitedu Bon Abri. Et là, excellente surprise, notre amie est déjà là! Elle est passé par la moyenne montagne. Tout va donc très bien, on peut boire des bières, laver ses chaussettes et prendre une douche. Le bonheur du montagnard est simple.
Le 31 juillet 2010.
Du village de Champex jusqu'au refuge de Chanrion.
Le 1er août 2010.
Le petit dejeuner d'assez bonne qualité est rapidement avalé et nous quiitons le refuge en même temps qu'un autre groupe guidé avec lequel nous juouerons au chat et à la souris pendant les 3 jours à venir.
2 août 2010.
La météo s'est bien dégradée pendant la nuit, il a tonné et un peu neigé. Au réveil, tout le monde resterait bien sous les couettes. On fait durer le plaisir en attendant que les guides d'à côté annulent le départ. Mais rien de tout cela ne se produit et nous devons nous lever.
Le sentier nous fait alors descendre de belles pentes de moyenne montagne ou nous retrouvons l'herbe, les plantes et les oiseaux. Quel contraste avec l'univers de cailloux et de glace d'hier. Et voilà même la forêt que nous avons quitté depuis Trient. Le sentier continue de descendre fortement et prenant un beau raccourci nous atteignons la route du fond de vallée. C'est le moment d'un regroupement général avant d'attaquer la terrible remontée jusqu'au refuge. Quand nous quittons la route à son terminus l'altimètre indique 2008m et il nous faudra remonter jusqu'aux 3300m de la cabane, ce qui pour une après midi, fait une belle difference...Mais personne ne songe à faire demi tour.
3 aout Refuge Bertol - tête Blanche - refuge Schönbiel
Jour faste avec la traversée d'un plateau glaciaire facile jusqu’à tête Blanche (3721 m), promontoire exceptionnel face au Cervin, et tour d’horizon à 360 degrés. Spectaculaire descente dans le labyrinthe crevassé du glacier de Stockji, puis sur un sentier escarpé avant de remonter au refuge Schönbiel (2694 m), au pied de la face nord du Cervin
7 h de marche. M : 650 m. D : 1300 m.
4 aout Refuge Schönbiel - chalets de Zmutt - Zermatt
La descente sur Zermatt est évidente, pas de difficulté technique. Nous rejoignons des chemins agréables dans les alpages jusqu'à Zermatt . 3 h 30 de marche. D : 1100 m. Retour en taxi. Arrivée vers 18h à Chamonix
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