CHEMIN DE SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE 2. RECIT ET PHOTOS. PREMIERE PARTIE.

PHOTOS ET RECIT

DE LA RANDONNEE

"SAINT JACQUES DE COMPOSTELLE"

REALISEE PAR

UN GROUPE 2FOPEN 65

EN JUIN 2022.

DEPUIS LE VILLAGE

 DE AUMONT AUBRAC 

DEPARTEMENT DE L'AVEYRON

JUSQU'A LA VILLE DE  CAHORS.

DEPARTEMENT DU LOT.

10 ETAPES 

JUIN 2022.

15 PARTICIPANTS 

Françoise, Philippe, Anne, Muriel, Odile, Rosy, Line, Brigitte, Dominique, Jean, Christine, Marie Lou, Marie Andrée, Hélène, Serge

venant des départements de

la Haute Garonne (2),

des Bouches du Rhône (1),

de la Gironde (4),

des Ardennes (3)

de l'Indre et Loire (3),

de l'Essonne (1) 

et des Pyrénées Atlantiques (1).  

195 PHOTOS 

(En cliquant sur les photos, on peut aussi les agrandir...)

1er JOUR.

12 JUIN 2022.

ARRIVEE A AUMONT AUBRAC.

Chacun, tout seul ou à deux est arrivé en ce jour d'élections législatives, en train, en taxi ou en voiture... Tout le monde est là pour l'habituel repas du soir à l'aligot-saucisse. Tout le monde est là sauf Hélène qui nous rejoindra plus tard... 

2EME JOUR. 13 JUIN.

DU VILLAGE DE AUMONT AUBRAC  JUSQU'A CELUI DE NASBINALS.

Début de notre randonnée de dix jours sur le Chemin.

Première journée de soleil et de grand air.

24 kilomètres.

"Aubrac, c'est un lieu d'horreur et de vaste solitude, soumis à des froids rigoureux avec ses 1300 mètres d'altitude et infesté par les loups et les bandits" Adalard pèlerin de Compostelle, fonde l'hospice d'Aubrac en 1120...

2022, juillet, aux premières heures de la matinée, vers 8h27, nous quittons le gîte de Aumont, laissant nos gros bagages au bon soin de la Malle Postale... La ville est rapidement traversée, et derrière la gare nous prenons un chemin qui nous mène sur le plateau encore recouvert de forêts claires. Nous dépassons alors tout juste les 1000 mètres d'altitude. 

Voici les premiers hameaux à découvrir: la Chaze de Peyre puis Lasbros. Il fait encore frais, tout va bien...

Nous avançons bon pied en suivant une piste vallonnée et entourée de grands arbres quand soudain le téléphone sonne... Catastrophe! La santé de la Maman de notre ami Jean s'est brusquement dégradée... Jean et Christine doivent nous quitter pour se porter auprès d'elle...

Je remonte alors à leur rencontre car ils sont un peu à l'arrière et le reste du groupe continue de marcher... Dès que je les rattrape,  je téléphone à la Malle Postale pour des histoires de taxi et de bagages et nous nous quittons... Quelle peine! La vie peut basculer instantanément d'un coté ou de l'autre, sans prévenir Nous le savons bien mais cet épisode douloureux nous touche tous énormément. 

Je reprends la route et rattrape le groupe qui m'attend sagement au carrefour suivant dit "Le Carrefour des Quatre chemins". Je leur apprends que nous avons provisoirement perdus nos deux amis pour cette aventure, tout le monde est attristé par cette mauvaise nouvelle...

Peu après, le chemin quitte la route et file maintenant droit devant en suivant un joli petit sentier terreux sur le plateau, dépourvu de tout grand arbre... Il fait beau, pas encore chaud et nous progressons rapidement... Nous traversons un petit ruisseau, et atteignons le lieu dit "Le Moulin de la Folle" pour la pause-repas de midi... Le groupe se disperse un peu pour trouver de l'ombre et chacun profite de ce moment de calme, se restaure et récupère de cette première matinée...  

Puis nous repartons, le Chemin garde toujours sa logique direction Ouest et traverse le vaste plateau qui entoure le hameau de Rieutort d'Aubrac. Une brève halte dans ce hameau perdu et nous reprenons la route...

SUR LE CHEMIN

VACHES DE L AUBRAC

Le paysage est maintenant devenu entièrement granitique avec ces reliefs en formes de boules étranges qui émergent des champs cultivés ou laissés en jachère...

Ici tout est granite, les murs, les maisons, les croix, les granges, les terrasses, les monuments aux morts ...

MARIE ANDREE DONNE LE RYTHME

Une nouvelle et longue ligne droite, un dernier pont à franchir et nous arrivons à Mongros, dernier hameau de la journée. 

Nous n'avons plus qu'à nous laisser descendre gentiment pour arriver à Nasbinals, petite ville écrasée de chaleur... Certains se précipitent dans l'unique pharmacie de la région. C'est normal, le soleil a tapé fort aujourd'hui et certaines épaules ont déjà souffert, elles ont besoin de réconfort. 

Une brève halte à l'entrée de la ville sur une aire aménagée et nous rejoignons assez rapidement le centre équestre qui sera notre gite d'un soir. Centre équestre situé bien évidement à la sortie de la ville... Nous y sommes fort bien accueillis par la jeune propriétaire...

Et ce soir, en guise d'apéritif, c'est Champagne ardennais! Grand merci à nos amies pour ce geste apprécié. 

3EME JOUR. 14 JUIN.

DU VILLAGE DE NASBINALS A CELUI DE SAINT CHELY D'AUBRAC.

Du Centre Equestre au gite "Chez Fanny"

Grande traversée du plateau de l'Aubrac

Des paysages grandioses et magnifiques.

Toujours beaucoup de soleil et de grand air.

23 kilomètres.

47 kilomètres depuis Aumont Aubrac. 

NASBINALS

Le temps est frais et agréable ce matin... Rapidement nous tombons du lit, avalons le petit déjeuner et bouclons nos sacs juste avant de nous précipiter sur le Chemin du jour... C'est d'abord le retour en ville de Nasbinals avec photos devant le panneau, courses de midi au Shopi du centre et brève visite de l'église... 

EGLISE DE NASBINALS

AU MATIN, DEVANT LE CENTRE EQUESTRE

L'étape étant sensiblement identique à celle d'hier, il ne s'agit pas de perdre du temps. Les minutes du matin, rares et précieuses, doivent absolument être bien utilisées. 

Après une première partie à l'ombre de grands arbres, notre chemin accède au grand plateau de l'Aubrac. Nous traversons alors cette immensité très caractéristique de pâturages à faibles pentes et dénivelés. De nombreuses bêtes, vaches, veaux, bœuf et taureaux paissent tranquillement, certains bien étonnés de nous voir ainsi pénétrer dans leurs espaces, nous approchent pour nous regarder passer. Ce plateau de l'Aubrac est simplement magnifique. 

Nous avançons tranquillement sans être trop gênés par la chaleur, le moment est très agréable. 

Nous progressons un bon moment en compagnie d'un groupe de pèlerins composé de tandems ( voyant /  non voyant).  

LUPIN DE L 'AUBRAC

VACHE DE L'AUBRAC CURIEUSE ET ETONNEE

GASTON, REDOUTABLE JEUNE TAUREAU NOUS REGARDE PASSER

LE PLATEAU DE L'AUBRAC EST LÀ, GRANDIOSE ET ACCUEILLANT

MIDI. ARRIVEE A AUBRAC

Nous dépassons un ancien sanatorium dit "Le Royal" et après quelques centaines de mètres sur la route, arrivons à Aubrac, petite ville touristique à nombreux restaurants. La pause y est agréable avec ses terrasses accueillantes.

PLACE CENTRALE DE AUBRAC

FUTURE VOITURE DE FONCTION

Nous quittons alors le grand plateau de l'Aubrac et ses 1300 mètres d'altitude pour descendre grâce à des pistes forestières ombragées, faciles et agréables, vers le fond des vallées...

Restés un peu à l'arrière nous retrouvons et rattrapons le reste du groupe qui nous attend patiemment dans le petit hameau de Belvezet autour d'un bienheureux point d'eau.

MARIE LOU A L'ATTAQUE

LINE DEROULE

TOIT EN LAUZES

Nous arrivons à Saint Chely d'Aubrac dans le gite "Chez Fanny" pour une bonne récupération. Les chambres sont petites et propres, c'est bien tout ce qu'on leur demande. 

Et ce soir, nous allons manger en ville dans un restaurant " Bar de la Mairie" du centre ville.  

La première fondation monastique de Saint Chely d'Aubrac remonte aux années 1076 / 1082, elle est l'œuvre des Bénédictins. Ceux ci se sont installés à Nasbinals en 1072 ce qui signifie qu'à cette époque la traversée de l'Aubrac s'en est alors trouvée grandement améliorée. 

FLEURS DE L ARRIVEE

15 JUIN. 4EME JOUR.

DU VILLAGE DE SAINT CHELY D'AUBRAC AU COUVENT DE SAINT COME D'OLT.

Des paysages variés qui nous enchantent.

Quelques nuages du matin et retour du soleil l'après midi.

Etape de 24 kilomètres.

61 kilomètres parcourus depuis Aumont Aubrac.

DEPART DE SAINT CHELY

Surprise ce matin, le ciel est couvert et s'assombrit même rapidement ! Allons nous vers l'orage ? Peut être... 

Mais en réalité nous n'aurons droit qu'à trois gouttes et quatre nuages...

Apparemment la canicule est terminée car ce matin pas de ciel bleu, pas de soleil et des nuages qui bouchent tout. Il ne manquerait plus qu'il pleuve ! 

Nous traversons donc le village de Saint Chely et montons aussitôt sur les collines. Nous avançons joyeusement car cette température fraiche nous convient très bien. 

Rapidement les premières gouttes tombent. La pluie? nous avions déjà un peu oublié ce phénomène et je ne voudrai surtout pas cela se transforme en orage... Une certaine pression commence à me peser sur les épaules car je sais trop ce que peut être un orage même en basse montagne. Je presse le pas et nombre d'entre nous mettent leur poncho...

Arrivés au lieu dit "Le Recours " je souris car je comprends bien que les Dieux du Chemin sont avec nous... Il se met juste à pleuvoir, une petite pluie gentille et même pas froide.

Pour plus de sécurité, je préfère rester sur la route plutôt que d'emprunter le sentier qui court juste en contrebas. Pourquoi ? Je n'en sais rien, je le ressens comme ca. 

Nous arrivons au lieu dit les Cambrassats pour une petite pause. Finalement la pluie cesse gentiment et ne reviendra plus jusqu'à là fin de notre périple, à Cahors... 

Le chemin suit maintenant une longue piste presque plate sur laquelle nos amies des Ardennes s'en donnent à cœur joie, nous faisant admirer leur belle régularité dans leur rythme de marche qu'elles ont apparemment bien travaillé tout cet hiver... 

Un peu perdu à l'arrière du peloton, je rattrape tout le monde bien attablé à une halte sympathique, organisée par le gite du coin. Nous sommes alors au lieu dit "L'Estrade". 

LA HALTE DE L ESTRADE

Nous sommes alors à 800 mètres d'altitude et il nous faut rejoindre le bas de la vallée où se trouvera notre hébergement du soir, le Couvent de Malet!  

La piste que nous suivons maintenant est large, ombragée en un mot, bien agréable, surtout qu'elle descend...

Soudain une erreur dans le balisage m'envoie avec Philippe dans un énorme roncier piquant et hargneux. Au prix de quelques égratignures, nous nous en extirpons à bon compte... Enfin Philippe porte sur ses bras les stigmates sanglants de ce combat furieux et bref et nous reprenons notre  marche vers l'avant non sans avoir remis sur le bon chemin nombre d'autres pèlerines qui faisaient la même erreur que nous... 

Le relief change et la géographie de notre environnement aussi, le Chemin plonge maintenant vers le bas de la vallée, faisant de nombreux virages... Nous franchissons un pont, un autre et au troisième, nous retrouvons toute l'équipe parfaitement tankée au bord de la Boralde, un aimable affluent du lot... C'est  un agréable moment de récupération ombragé et apprécié de tous. 

Nous reprenons notre chemin... Après une telle pause, plus rien ne nous fait peur. Nous dépassons le lieu dit de "La Rozière" et sortons de la forêt... Et là, ce sont soleil et chaleur qui nous rattrapent instantanément, nous tombent dessus et nous collent litteralement au sol! Nous les avions un peu oubliés depuis ce matin... 

La route descend fort alors que la température, elle, fait le contraire... Certains passent par la ville de Saint Côme, d'autres prennent un raccourci en suivant la méchante départementale et tous, nous découvrons les bâtiments et les vastes jardins du Couvent de Malet dans lequel nous sommes magnifiquement accueillis. 

Nous rentrons donc au Couvent, par la grande porte, c'est un moment qu'on ne peut oublier...

Mais quelques instants plus tard, stupeur, la valise de Philippe n'est pas arrivée... Heureusement, après quelques appels téléphoniques, on la retrouve, elle est restée à Saint Chely... Un salarié de la Malle nous la livrera plus tard, en début de soirée.

LE GRAND ESCALIER

LA BIBLIOTHEQUE

L'EGLISE APRES LES VEPRES

A LA PRIERE DU SOIR

Nous sommes bien hébergés avec des petites chambres à 2 ou 3 places et des salles de bains privées... Le bâtiment est calme et nous permet de récupérer de la forte chaleur extérieure qui commence vraiment à nous peser.

Un petit passage dans les différents offices et nous tombons sur les oreillers pour une nuit chaude, calme et bien appréciée.

16 JUIN. 5EME JOUR.

DU COUVENT DE SAINT COME D'OLT AU GITE FAMILIAL DE MASSIP.

Longue étape très variée, la canicule nous montre ses grosses pattes.

Etape de 26 kilomètres.

87 kilomètres parcourus depuis Aumont Aubrac!

Après avoir chanté une dernière fois le chant des Pèlerins, Ultreia !, nous quittons cet endroit attachant pour d'abord descendre vers Saint Come d'Olt... Nous traversons cette magnifique petite ville aux ruelles étroites et chargées d'histoire.

Avec un peu de goudron sous nos pieds, nous filons en bord de Lot, évitant ainsi du dénivelé car tout le monde sait bien que l'étape du jour va être longue, il faut penser à s'économiser...

L EGLISE DE SAINT COME

DANS LES RUES DE SAINT COME

NOUIS PARTONS AU CHANT DU COQ !

Un petit groupe de trois monte à l'église de Perse. Construite au 11ème siècle, elle est ouverte et possède encore une partie de ses plafonds peints... 

EGLISE DE PERSE

En quelques minutes de marche, nous arrivons ensuite dans le centre de Espalion, cité historique qui vaut le détour.

Espalion, ville fondée par les Romains doit sa notoriété historique par sa situation de pont sur le Lot.

C'est aussi une ville d'industries et en particulier de tanneries... Les différentes hauteurs des marches sur les murs extérieurs des maisons permettaient le travail des peaux quelque soit la hauteur des eaux du fleuve.

Grâce à la vigilance de Odile, le petit groupe des trois passés par l'église de Perse retrouve le reste du groupe qui attendait à l'entrée de la ville... Merci à elle.

LE LOT ET SES ANCIENNES TANNERIES

A la sortie de la ville, sur le Chemin, nous rencontrons une dame d'un certain âge qui vend crêpes et gâteaux... Bien évidemment, nous lui achetons quelques unes de ses goûteuses productions culinaires. 

Et à la demande générale, nous faisons un petit détour pour apprécier l'église de Bessuejouls, bâtie au 16eme siècle en grès rose et possédant un rétable magnifique.

EGLISE DE BESSUEJOULS

Nous redescendons au bord du Lot pour retrouver le Chemin qui maintenant monte sur les reliefs boisés de la rive gauche de la vallée... Le paysage est calme et boisé mais le parcours avant le repas attendu, se révèle être un peu long et finalement nous sommes vraiment ravis d'arriver enfin à Estaing pour la pause repas alors que la canicule recommence à nous montrer ses crocs féroces. 

La chaleur écrase tout et nous nous précipitons sous les arbres de bord de Lot. L'endroit n'est pas génial, pas vraiment accueillant, chaud et poussiéreux mais il fera bien l'affaire...

Une petite heure de pause, un café et nous repartons en repassant le pont routier sur le Lot.

PONT SUR LE LOT

Nous suivons alors une petite route goudronnée longue et bien ombragée qui suit sagement le Lot. Peu de voitures à ce moment là mais c'est tout de même dommage de marcher ainsi sur le goudron... Au lieu dit La Rouquette" le Chemin quitte les rives du lot et monte dans les collines. Nous retrouvons donc après un petit effort, le plateau et ses hameaux isolés. 

Cette étape commence à être un peu longue mais personne ne rechigne...

Et bonne surprise, le chemin quitte la route pour emprunter une piste agricole et un sentier, beaucoup plus agréables à suivre que la route précedente. 

Soudain mon téléphone sonne, il y a à l'arrière, une coupure dans le peloton. Certains ont provisoirement décroché pour une petite pause récupératrice, les voyants étant passés subitement au rouge clignotant.... Je laisse alors filer la caravane et je termine alors tranquillement avec  Rosy et Line cette magnifique dernière partie du Chemin, toute douce dans les arbres... 

Nous atteignons logiquement en fin d'après-midi le gite familial de Massip... Tout le monde ou presque est déjà installé. C'est un gite familial (mère et fils) à plusieurs étages avec des petites chambres à trois ou quatre lits. Philippe bivouaque dans le jardin et nous avons droit à un magnifique repas aveyronnais: farçous, daube, tarte, vin rouge etc .... "Le farçou est un plat typiquement aveyronnais, excellent, préparé sans grandes difficultés..."  

17 JUIN. 6EME JOUR.

DU GITE DE MASSIP A L'ABBAYE DE CONQUES.

La canicule est toujours là.

Etape de 23 kilomètres.

110 kilomètres parcourus depuis Aumont Aubrac!

La nuit a été vraiment chaude mais apparemment tout le monde a pu récupérer, vu les visages souriants du matin quand nous quittons ce gite familial, accueillant et sérieux...

Nous traversons rapidement Golinhac, commune dédiée à Saint Martin, qui dépendait au 11ème siècle de l'Abbaye de Conques...

Autour de nous, c'est un paysage pastoral encore bien exploité qui nous entoure, avec de nombreux troupeaux de vaches pâturant dans de vastes parcelles et notre Chemin reste majoritairement bien ombragé... 

Nous suivons maintenant une petite route goudronnée mais déserte grâce à laquelle nous avançons d'un bon pas, chacun son rythme...

Les lieux-dits se suivent et montrent toujours de l'activité et de la vie humaines, ce qui est plutot pour nous plaire. 

En traversant le hameau " Carbonies" nous apercevons ces drôles de statues, avec toujours de nombreuses fleurs de massif ... 

A Espeyrac, petit village de 200 habitants, nous faisons une petite halte sur la place de l'église... Dans cette même église Saint Pierre, je remarque, naturellement la Station Six du Chemin de Croix quand Sainte Véronique, essuie le visage de Jésus... Choix personnel s'il en est...

Ce n'est pas un Chemin de Croix notre chemin à nous, mais toutefois après cette pause, il nous faut rapidement repartir pour éviter la chaleur de cet après-midi, qui viendra forcément nous fatiguer en fin d'étape.

LUCANE

Il est  11 h et nous pressons le pas, traversons le lieu dit "Celis" pour atteindre Senergues, village de 400 habitants. Après avoir doublé une pèlerine avec son âne, nous nous tankons au cœur de ce petit village pour la halte repas. Malheureusement même à l'ombre, il fait trop chaud et seuls les jus d'orange, dégotés par Muriel au bar du coin pourront nous rafraichir un peu...

Nous allons maintenant rester dans des altitudes avoisinant les 600 mètres d'altitude donc peu de dénivelé en montant ou en descendant mais de belles distances à parcourir toujours en direction de l'Ouest alors que la chaleur dans ce ciel sans nuages commence à nouveau à poindre son nez avec toute sa masse écrasante sur nos petites épaules... Cette chaleur qui finit par rendre épuisantes toutes les fins de nos étapes...

Nous suivons alors un itinéraire plutôt ombragé avec toutefois quelques dernières bosses, toujours redoutables car certaines sont ensoleillées... A l'occasion d'un petit arrêt dans une halte organisée par le conseil départemental de l'Aveyron, nous rattrapons un groupe de 2 couples que nous suivons depuis plusieurs jours. Nous les doublons à cette occasion et nous ne les reverrons plus... Mystère du Chemin...

Au hameau de Saint Marcel, nous abandonnons le goudron pour suivre un sentier visiblement très ancien si on en croit les murs en pierres sèches qui l'encadrent  et le dallage en pierres brutes qui recouvre le sol. 

Et magnifique surprise, soudain, nous perdons fortement de l'altitude dans une descente bien marquée pour découvrir Conques dans une atmosphère aussi étouffante que mystique... Voici Conques et sa magnifique  abbatiale. Il est 16h, nous sommes ravis d'être là.

Située au coeur de la vallée du Dourdou, l'abbatiale de Conques construite au 9ème siècle pour abriter les reliques de Sainte Foy, attire depuis ces âges anciens, des pèlerins venant du monde entier... Dont nous.

De nombreux éléments de cette abbatiale sont remarquables en particulier le tympan du Jugement dernier (12ème siècle) dont un chanoine nous fera la lecture détaillée juste après le repas. 

Notre arrivée sera dans le gite de l'abbatiale, un peu rocambolesque, un peu kafkaïen car nous sommes généreusement pris en charge par des hospitaliers qui rapidement se contredisent à de nombreuses reprises, ne tiennent pas compte de ce que nous ont déjà dit d'autres hospitaliers ou qui oublient ce qu'eux mêmes nous ont déjà dit.... Bref un sacré mic-mac qui nous tiendra en haleine pendant une bonne heure avant de pouvoir enfin prendre possession ou de nos chambres ou de nos places en dortoirs, bagages emballés dans des sacs plastiques, tenus éloignés des chambres...

Douche prise, nous n'avons que le temps de passer aux Vêpres, de se precipiter à table pour le repas et ensuite de courir à la visite guidée du tympan par le Chanoine... Les plus sérieux de l'équipe iront même chanter dans le chœur  de l'abbatiale alors que nombre d'entre nous se sont déjà effondrés sur leurs lits, fenêtres et volets grands ouverts pour lutter contre la chaleur...

L ABBATIALE DE CONQUES

REPAS

18 JUIN. 7EME JOUR.

DE L'ABBAYE DE CONQUES AU GITE DE LIVINHAC LE HAUT.

La canicule est toujours là.

Longue  étape écrasée de chaleur avec une fin (un peu) difficile

Etape de 23 kilomètres.

133 kilomètres parcourus depuis Aumont Aubrac!

DEPART DE CONQUES

Ravis d'avoir découvert et apprécié ce lieu mythique, nous quittons de bonne heure la petite ville Conques, encore endormie, bâtons de marche sous les bras pour ne pas agacer l'indigène qui vit dans cette cité bénie. Il est 8h05 et nous sommes encore frais comme des gardons... 

DEPART A LA FRAICHE

Dès 220 mètres de Conques, nous franchissons le Dourdou par le pont des Roumieu et remontons brusquement sur le plateau aux alentours des 550 mètres d'altitude... Un bel effort matinal heureusement bien à l'ombre qui nous fait apprécier en passant la Chapelle Sainte Foy. Mais hélas, nous retrouvons la canicule car depuis le lieu dit "Les Fourques" pas un seul arbre ne vient à notre secours. Nous sommes donc bien obligés de laisser le soleil nous chauffer ardemment mollets et épaules...

LA CHAPELLE SAINTE FOY

Le Chemin file maintenant vers le Sud en se contentant de longer une petite  route départementale. C'est un long parcours plat, heureusement balayé par un vent latéral assez fort. Ce vent qui paradoxalement nous donne une fausse idée de fraicheur mais la fatigue reste bien présente et progresse insidieusement comme chaque jour dans tout notre corps.

Nous atteignons Noailhac, il est 10h20 et nous avons déjà parcouru une bonne distance depuis Conques...   A la sortie du village, nous suivons en montant et en pleine chaleur,  un authentique Chemin de Croix qui borde notre itinéraire. Nous progressons ainsi jusqu'à 600 mètres d'altitude en faisant l'intégralité des 14 stations... Nous sommes vraiment des pèlerins sérieux, nous aurons tout fait, personne ne pourra rien nous reprocher.

Marie-Andrée et Brigitte pas du tout gênées par la chaleur nous font alors admirer leurs pointes de vitesse et leurs foulées aériennes.., Très bien, bravo, mais nous derrière, les normaux, on en bave! 

MARIE ANDREE ET BRIGITTE

CHAPELLE SAINT ROCH

A partir de la Chapelle Saint Roch, le Chemin suit la route goudronnée en empruntant une espèce de sentier-trottoir mais point d'ombre pour les valeureux pèlerins que nous sommes et nous commençons à chauffer puis à cuire sur ces immensités écrasées de canicule...

Et ô miracle, surgit de nulle part une halte aménagée qui nous permet de stopper et de nous restaurer un peu. Heureusement car sinon, nous risquions simplement de bouillir!

Cette halte privée est bien aménagée et l'animation est même assurée par le propriétaire qui nous fait son show "anti-tout" que je me garderai bien de qualifier ....

Toujours dans la même configuration redoutable (chaleur, reliefs presque plats, bas coté terreux, pas d'ombre, distance...) nous parcourons à bon pas les 6 ou 7 kilomètres identiques qui nous séparent des hauteurs de Decazeville... Ce long effort pénible et brûlant va logiquement laisser des traces dans nos organismes surchauffés. 

Sur une petite halte aménagée, en  milieu d'apres-midi, nous procédons à un rassemblement genéral afin de former un gruppetto, comme dans les grandes étapes difficiles du Tour de France...

MEME LES VaACHES ONT CHAUD

Je laisse partir tout le peloton et effectue alors en compagnie de Muriel, la longue descente terminale sur Decazeville... Arrivé en ville, je remonte aussitôt vers Livinhac (prononcer livignac). Livinhac le haut qui est en bas mais pour le moment, il nous faut encore monter... C'est un peu comme la logistique de Conques, c'est difficile à comprendre et il faut faire avec...

Une rude montée nous attend en cette fin d'après midi étouffante sur un pénible et surchauffé goudron de lotissement... Arrivé au cimetière de Saint Roch, je trouve cette dernière montée qui n'en finit pas, peu amusante et préfère filer vers le bas en me dispensant ainsi de cet effort supplémentaire... Le reste de l'équipe ne suit pas ma proposition, préférant rester sur le Chemin....

J'arrive donc à Livinhac qui est bien situé au bord du Lot... Les enfants jouent et se baignent dans ce cours d'eau aujourd'hui tout calme et nous, nous finissons cette longue étape extenués, affamés, assoiffés...

Heureusement le gite choisi est grand, confortable et accueillant.

Après le repas du soir, nous nous réunions dans la fraicheur de la terrasse extérieure et nous décidons ensemble d'une nouvelle organisation pour l'étape du lendemain car la distance sera importante à nouveau avec ces conditions météorologiques toujours aussi difficiles...

La suite de notre randonnée est décrite dans le second article consacré au Chemin de Saint Jacques de Compostelle ...