Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Blog de l'association 2fopen ouverte à tous, organisant randonnées et voyages en France et à l'etranger.

Népal 2008. Khumbu. Jour 8.

Lundi 3 novembre 2008.

8ème jour de voyage.

5ème étape de montagne.

Journée d’acclimatation et d’adaptation à l’altitude.

Journée géniale fatigante, d’un éblouissement total et absolu.

Anniversaire de Marie.

         Aujourd’hui, pour bien mettre toutes nos chances du bon coté, c’est un jour d’adaptation à l’altitude. Pour cela nous allons essayer de dépasser l’altitude de 5000 m sans forcer et de redescendre pour dormir à une altitude moins exigeante.

Ce matin, réveil vers 8h, agrémenté d’un bon petit déjeuner. Mais une nuit à plus de 4000m n’est jamais anodine et au réveil, nous sommes nombreux à ne pas avoir faim. Nous mangeons tout de même un peu en sachant bien que la journée ne sera pas banale et qu’il serait dommage de passer à côté, faute de forces suffisantes.

Dehors c’est toujours génial, le ciel clair, sans un nuage nous promet une belle journée. Elle ne sera pas belle, elle sera très belle, superbe, merveilleuse et fatigante...

Malheureusement petites ombres au tableau, Michel nous quitte déjà mieux acclimaté que nous et pars avec porteur et bagages au devant de nous. Nous le retrouverons à Gorak Shep. Et fatiguée par sa montée d’hier, peut-être un peu trop rapide, Marie sur les conseils de Thomas notre French Doctor, reste au lodge pour se refaire.

Nous posons pour une belle photo collective et complète devant le lodge, devant nos couleurs.

Les 18 qui partent, passent  d’abord par le village puis remontent  le fond de la vallée pour prendre gentiment de l’altitude. Ce départ, calme et lent, se contente de suivre le sentier qui remonte entre les buissons, et les petits rochers. Tout se passe dans la bonne humeur. Nous savons bien que pour bien vivre cette journée il ne faut pas partir vite.

Très rapidement, tout autour de nous, apparaît l’ensemble de sommets qui forment un incroyable ensemble de très hautes montagnes.

         Nous devons monter tranquillement vers la barre fatidique des 5000 m d’altitude sans tirer sur nos réserves.

Au fur et à mesure que nous avançons, c’est un véritable bonheur délivré par l’Himalaya qui nous attend. Les vues et les panoramas depuis ce sentier facile sont aussitôt magnifiques. Ils changent à chaque pas. Derrière nous, la vallée étroite qui file vers Tengboche, sur les deux cotés, l’ensemble des sommets Merha Peak, Chukung, Island Peak, Ama Dablan qui forment ce cirque formidable sans le moindre passage facile.

    C’est un spectacle permanent, fascinant et plus nous avançons, plus l’ensemble est beau, étincelant, unique. Rapidement les écarts se creusent entre nous, mais l’itinéraire reste évident.

    Nous arrivons ainsi au niveau d’un petit village au nom de Bibre ou je stoppe avec Véro et d’autres dans un modeste tea-shop pour prendre un café. C’est un moment bien agréable. Nous sommes à plus de 4500 m d’altitude.

    Un dernier effort nous est alors nécessaire alors que la luminosité devient de plus en plus forte pour arriver au village de Chukkung 4730m, presque l’altitude du Mt Blanc. Tout le monde se regroupe dans ce restaurant ou nous prendrons notre repas de midi

    Pour le moment tout va bien, tout le monde est arrivé à ce point, sans souci.

    Notre groupe se partage alors en deux: les valeureux qui désirent pousser le bouchon et les prudents qui pensent que cela suffit pour aujourd'hui.

    Le premier groupe attaque alors les pentes qui surmontent le village pour atteindre le plateau de Chukkung vers 5300 m. Là encore, notre équipe se coupe en 2, ceux qui continuent (Alain, Guilaine, Jean Luc, Aimé…) et ceux qui s’arrêtent à ce point sentant que cela est suffisant.

    Le point de vue est déjà immense et remarquable. Outre les nombreux 6000 et quelques 7000, nous voyons le Nuptse dont la formidable face Nord barre tout l’horizon, le Makalu un terrible 8000m, l’Island Peak et ses 6187 m et la barrière de glace de l'Amphu Lapsta, ceci sans compter ni les cimes secondaires (épaules… ) ni les sommets de + 5000…

    Rarement nous avons vu autant de sommets de telles altitudes et de faces de telles ampleurs en un seul coup d’œil. Il faut aller dans le massif des Annapurnas pour atteindre un niveau de panorama semblable.

    En tous cas, à nos yeux de randonneurs, pas le moindre endroit de passage accessible, dans ce formidable ensemble. Tout est très haut, très raide, très glacé et probablement très dangereux.

    Les conditions météo sont toujours parfaites avec une absence totale de vent et de nuages. Les vaillants de l’équipe atteindront le sommet du Chukkung Ri vers 5550 m.

    Bien content, je reste avec Véro et Amar sur les premières bosses à contempler ce panorama avant que des maux de tête, dus à la fatigue et à la luminosité, me poussent vers la descente.

Nous descendons alors vers le village pour y prendre le repas de midi.

    Ecrasé par l’étau que je porte autour de la tête, je préfère, accompagné de Véro et d’un sherpa redescendre jusqu’à Dengboche. Le retour au lodge de tout le monde s’effectuera tranquillement, par petits groupes, en prenant le temps de bien tout regarder. Il est d’ailleurs impossible de se lasser de la vue de l’Ama Dablan.

    Nous profiterons de la fin de la journée pour aller rendre visite à Ram Bahadur, sirdar de son métier. Il nous montre son lodge et moi je me sens bien con de ne pas l’avoir embauché pour ce trek mais je lui promets de penser à lui pour le prochain.

    Ce soir au gîte, c’est la fête en l’honneur de Marie qui vient de franchir allégrement ses 75ans. Avoir cet âge là à 4410 m n’est pas chose courante ni évidente, tout le monde souhaite à tout le monde de connaître cette joie.

    Un beau gâteau au chocolat avec bougies, clôture cette sympathique soirée. Merci à tous.
Retour à l'accueil
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
À propos
Serge Capdessus

Cycliste et randonneur dans les montagnes, les déserts de France et des pays étrangers...
Voir le profil de Serge Capdessus sur le portail Overblog

Commenter cet article